Les réalisations

Toi tu ne ressembles à personne
(Blain Mathilde, Delaplanche Maëlle, Van Lancker Raymond)

Tout commence à la première réunion. Chacun devait se présenter au travers d'un objet personnel. L'un avait amené une photo, choisie sans savoir qu'elle le représentait, et l'autre un brouillon de lettre d'anniversaire qu'elle ne recevra jamais. Deux éléments qui se retrouvent, parce que focalisés sur la perte de données.
Comme autant de signes du passé perdus dans la mémoire...

Chaque rencontre est un long moment voué à la découverte ou la redécouverte d'histoires, et Raymond se réinvente parfois quand la mémoire n'est plus là.

Il a photographié son quotidien, la nature, les fleurs, quelques amis aussi; ces traces de beauté sont les vecteurs de mémoire, des outils précieux au dialogue. Le dessin est présent pour révéler les manques et les inscrire dans un nouveau récit. Reposer la couleur, c'est imaginer ensemble de nouveaux souvenirs, retouver les objets oubliés, reconstruire les images égarées.


(Station de métro Comte de Flandre)


  


Le déjeuner sur l'arbre
(Fraikin Elisabeth, Hammond Merchant Alix, Larrouy Julie, Sanchez Antoinette)

Tout débute par une coïncidence. Un jeu de superpositions.
Des rencontres parfois cocasses, voire risibles. Ces combinaisons d'éléments hétéroclites rassemblés sans logique apparente sont ici comme mises en abyme. Cet espace fictif se superpose à l'espace du voyageur qui, lui-même, s'intègre à la ville.

Contempler ce flux continu d'images revient à assembler un puzzle. Puzzle en cours, sinueux, qui, à la manière d'un arbre généalogique relie l'homme à ses racines. L'arbre est ici un support qui matérialise des filiations absurdes, issues de la culture populaire, prenant part à un paysage artificiel aux apparences organiques.

Comme une prise de vue du grouillement des voyageurs, ces foules florissantes prolifèrent et circulent sur les réseaux bruxellois.


( sur le tram 97 - Dieweg)










Caresses
(Bidoul Yvonne, Escande Isabelle, Fenzl Maria, Ghislain Zoé, Palinckx Emilie)

Nous nous sommes regardés, dessinés et découverts, ensuite le tracé est devenu toucher.

C'est une rencontre physique et sensuelle et le plâtre garde le souvenir de ce contact délicat. Il permet d'en conserver la mémoire et de donner à l'éphémère une permanence. Les moulages révèlent la fragilité de la peau qui s'abîme, ils témoignent du temps qui passe, de la vie qui s'écoule, des obstacles que l'on traverse.

Ces fragments impriment le souvenir d'une nouvelle identité, parce qu'ils nous rassemblent en une forme particulière. Ils sont une trace indélébile d'une sensation et d'un partage. Les empreintes sont chargées de tendresse, de plaisir et de caresses. Elles sont le témoin de nos liens et de nos rendez-vous.

(Station de métro Louise)

 





Le cafard hystérique
(Coërs Delphine, De Cant Irène, Kapuvari Anna, Markiewicz-Jockuet Jeanne, Otjacques Maryse)

Par le biais de poupées intégrées au mobilier du tram, nous désirons interroger l'intime dans la foule et inciter les échanges entre usagers des transports en commun.

Bouleverser les habitudes, provoquer un questionnement sur le lieu, l'espace, l'intime et le confort, inciter les échanges entre usagers: telle est notre gageure. Ces mannequins de laine et de toile sont des invitations au dialogue.

Messages gourmands:
La poupée est recouverte de bonbons et le public la déshabille petit à petit en s'emparant des friandises. L'enveloppe alléchante disparaît et une nouvelle peau apparait. Métaphore du don de soi, la poupée nous accueille dans ses bras.

Rencontres à lire:
Les haïkus sont les écrits d'Irène. Ils sont offerts aux voyageurs et retracent l'histoire de rencontres fortuites récoltées chez les usagers.

Poupée enceinte:
Surprenante, elle parle au voyageur.
Elle interpelle, provoque la discussion et le débat.
Elle convie au dialogue entre différentes générations.

(dans le tram 97 - Dieweg)







La moisson des couleurs
(Courtemanche Nicolas, Debuyser Odette, Freyne Germaine, Ravet Robert, Terrien Anna, Smal Géraldine, Soille Marie-José, Wieme Jacqueline)

Prendre des chemins de traverse, être ensemble sans se préoccuper d'un projet futur. Rêver encore un peu plus... Le dessin, plus qu'un geste intime et personnel, se meut en espace de rencontre sur le papier.
Robert s'est fait peintre... Dans son tablier bleu marine, une palette tricolore sur les genoux, un large pinceau en main, il imagine et couche des paysages infinis. Seul sur son navire à deux roues, il voyage sereinement à travers d'oniriques couleurs.
Au milieu d'une série de tasses de café, tout est prétexte à l'observation: animaux trouvés sur une page de magazine, peluches, fleurs, mains, visages... Tout semble se révéler en figures de lumière.
La timide Jacqueline inonde ses carnets de couleur avec une sûreté de maître. Elle rit de bonheur... joie retrouvée...
Marie-José, dans un délicat silence, réveille ses mains à chaque dessin. Ses yeux perçants observent sans cesse, nous saisissent. Et ce sourire lumineux...
L'espace du groupe varie mais le dessin se maintient pour se lier au temps.

(Asbl Entr'âges - rue de l'Hôtel des Monnaies 65, 1060 Bruxelles 
                                        et
Carré Tillens - rue Roosendaele 175, 1180 Bruxelles)